Activision Blizzard
Activision Blizzard : Récapitulatif des informations sur l’attaque en justice
Depuis plusieurs jours, le groupe Activision Blizzard est dans la tourmente. En effet, un article paru sur le site Bloomberg nous apprend que le groupe américain est poursuivi en justice suite au dépôt d’une plainte provenant du Département californien de l’emploi et du logement équitables (DFEH) de l’État de Californie.
Note :
Le Département californien de l’emploi et du logement équitables de Californie est une agence du gouvernement de l’État de Californie chargée de protéger les résidents contre la discrimination en matière d’emploi, de logement et d’hébergement public, ainsi que contre la violence haineuse.
La plainte émise par l’État Californien met notamment en avant le problème de la culture nommée “frat boy” dans laquelle certaines employées sont soumises au racisme, à des salaires inégaux, à des représailles ainsi qu’à un harcèlement sexuel permanent.
Le département californien a mené une enquête pendant 2 ans, cette dernière dévoilant que l’entreprise ferait preuve de discrimination envers des employées en termes de licenciement, de conditions à l’emploi et de promotion. Selon l’agence, la direction de l’entreprise n’aurait pris aucune mesure pour mettre un terme à ses agissements.
Les accusations
La plainte déposée de la Cour supérieure de Los Angeles révèle que les employées représentent environ 20% de la main-d’œuvre d’Activision et sont soumises à une culture dite “frat boy” (signifiant “fraternité masculine”) constamment.
Des témoignages font part de blagues immorales sur les agressions sexuelles et d’humiliations.
Les employées d’Activision Blizzard ont également été affectées à des rôles de niveau inférieur, se sont vu refuser l’égalité de rémunération et ont été retardées ou écartées des promotions de leurs collègues. À titre d’exemple, une employée des ressources humaines a été retardée et n’a pas été retenue pour une promotion alors qu’elle recevait des évaluations positives de ses performances, qu’elle faisait beaucoup plus de travail que son homologue masculin et qu’elle assumait les responsabilités réelles de la personne qui partait. De même, les employées de la comptabilité notent que leurs homologues masculins étaient nettement mieux payés qu’elles alors qu’ils faisaient le même travail, voire moins, et avaient moins de responsabilités.
Des employées disent avoir été empêchées de bénéficier de promotions en raison de la possibilité qu’elles tombent enceinte ou d’avoir été expulsées des salles d’allaitement afin que leurs collègues masculins puissent utiliser la salle pour des réunions.
La plainte révèle aussi qu’une employée d’Activision se serait suicidée durant un voyage d’entreprise avec son supérieur. Celle-ci avait été victime d’un harcèlement sexuel avant son décès, notamment lorsque des employés ont fait circuler des photos d’elle dénudée pendant une fête pour les vacances de l’entreprise.
Les femmes de couleur étaient des cibles particulièrement vulnérables des pratiques discriminatoires des défendeurs. Une employée afro-américaine a indiqué qu’il lui a fallu deux ans pour devenir une employée permanente alors que les hommes embauchés après elle sont devenus des employés permanents. Elle était également soumise à une micro-gestion telle que ses collègues masculins étaient connus pour jouer à des jeux-vidéo sans que son supérieur n’intervienne, alors que ce dernier l’appelait pour vérifier si elle prenait une pause pour se promener.
Une autre employée afro-américaine, qui travaillait dans le domaine des technologies de l’information, a subi une micro-gestion similaire de la part de son supérieur, contrairement aux hommes de son équipe. Lorsqu’elle demandait un congé, son supérieur l’obligeait à rédiger un résumé d’une page sur la façon dont elle comptait utiliser son temps libre, alors que personne d’autre n’avait à le faire. Le superviseur masculin a également critiqué son langage corporel alors que ses homologues masculins s’avachissaient dans les réunions et qu’elle était réprimandée pour avoir demandé de l’aide alors que d’autres pouvaient obtenir de l’aide pour des tâches similaires sans subir les mêmes critiques. Ces expériences ont conduit les employées à quitter leur emploi chez les défendeurs.
L’agence californienne a demandé une injonction forçant le respect et la protection des salariées sur le lieu de travail, sur les ajustements au niveau des salaires ou encore sur le versement des salaires impayés.
Bien que les accusations ciblent principalement Blizzard Entertainment ou encore Activision, il est possible que certains témoignages provenant de l’entreprise King Digital Entertainment puissent être publiés sur le web, puisque cette entreprise fait également partie du groupe Activision Blizzard.
La plainte d’accusation de 29 pages accuse notamment Alex Afrasiabi (anciennement Directeur créatif Senior de World of Warcraft) de harcèlement sexuel envers plusieurs employées. Le rapport (puis plus tard, les témoignages de victimes sur Twitter) évoque certains incidents. Par exemple, lors d’une BlizzCon, Afrasiabi a eu un comportement indécent envers une employée de Blizzard. Suite à ça, il eut plusieurs discussion avec J. Allen Brack, ce dernier ayant donné un conseil au développeur de Blizzard. Un autre incident a eu lieu en octobre 2016, lors d’une soirée pendant laquelle Alex aurait insulté deux employées puis leur aurait dit “Vous savez qui je suis ?”. Enfin, un autre incident indique que ses discussions avec J. Allen Brack ne lui aurait pas empêché de faire d’autres avances envers quelques autres employées (comme en inviter quelques unes dans sa chambre d’hôtel, qu’elles nommèrent plus tard “Cosby Suite”).
Il est fortement possible que d’autres incidents non-révélés impliquent de près ou de loin Alex Afrasiabi.
Sachez également qu’Afrasiabi avait quitté mystérieusement Blizzard en juin 2020. Le développeur n’avait posté aucune annonce au sujet de son départ, et Blizzard ne s’était pas non plus prononcé. Nous avons finalement eu une réponse à ce sujet, révélée récemment par le site Kotaku :
« Un employé a attiré notre attention sur ces événements de 2013 en juin 2020 », a déclaré à Kotaku un porte-parole d’Activision Blizzard, interrogé sur les images et les allégations de « Cosby Suite » contre Afrasiabi. « Nous avons immédiatement mené notre propre enquête et pris des mesures correctives. Au moment du rapport, nous avions déjà mené une enquête distincte sur Alex Afrasiabi et l’avons licencié pour sa mauvaise conduite dans le traitement d’autres employés.
Ainsi, Kotaku dévoile qu’Alex Afrasiabi a été licencié en juin 2020. Plus bas dans notre article, nous vous mettons en avant les paroles de Chris Metzen au sujet des accusations envers Blizzard Entertainment.
Chris Metzen dévoile qu’il a aimé travaillé avec Alex Afrasiabi lors des réunions liées à l’histoire de World of Warcraft, mais qu’il n’a jamais réellement discuté avec lui en dehors de cela ou d’une pause cigarette.
Il n’a plus travaillé avec Afrasiabi depuis l’extension Wrath of the Lich King et en ce qui concerne son comportement, il savait juste qu’il était parfois un manager assez dur avec son équipe et qu’il lui arrivait d’avoir un mauvais comportement, mais sans plus. Apprendre ce qui s’est passé a réellement choqué Chris Metzen.
Plusieurs cabinets d’avocats spécialisés dans la défense des droits des investisseurs ont annoncé qu’ils enquêtaient eux-mêmes sur d’éventuelles plaintes relatives aux valeurs mobilières au nom des actionnaires d’Activision Blizzard, à la suite du procès pour discrimination intenté par la DFEH de Californie contre Activision Blizzard. Les recours collectifs visent à récupérer les pertes des investisseurs, en alléguant que le fait que la société n’ait pas informé les investisseurs de l’enquête en cours a entraîné un cours de bourse trompeur.
La réponse d’un représentant d’Activision Blizzard
Suite à cette plainte, un représentant du groupe Activision Blizzard a fait une déclaration. Cette dernière n’est pas la déclaration officielle de l’entreprise.
Nous mettons en avant la diversité et nous recherchons à créer un environnement de travail qui offrent de l’inclusivité pour tous. Il n’y a pas de place dans notre société ou notre industrie, ou n’importe quelle industrie, pour un mauvais comportement sexuel ou du harcèlement de tout type. Nous prenons ces accusations très au sérieux et nous allons enquêter sur cela. Pour les cas de mauvaise conduite avérée, des décisions ont été prises pour régler le problème.
Le DFEH inclut des descriptions déformées, et parfois fausses, du passé de Blizzard. Nous avons été extrêmement coopératifs avec le DFEH durant leur enquête, en leur fournissant de nombreuses informations et de nombreux documents, mais ils ont refusé de nous informer des problèmes qu’ils avaient perçus. Ils étaient tenus par la loi d’enquêter de manière adéquate et d’avoir des échanges en toute bonne foi avec nous pour mieux comprendre et résoudre tout problème ou difficulté avant d’avoir recours à un procès, ce qu’ils n’ont pas fait. A la place, ils se sont précipités afin de déposer une plainte inexacte, comme nous le démontrerons au tribunal. Nous sommes écœurés par la conduite répréhensible du DFEH d’impliquer dans la plainte le suicide tragique d’une employée dont le décès n’a rien à voir avec le sujet de la plainte et sans prendre en compte le deuil de sa famille. Nous trouvons ce comportement disgracieux et non professionnel, mais ce n’est qu’un exemple de la manière dont ils se sont conduits durant leur enquête. C’est ce genre de comportement irresponsable de la part des bureaucrates intouchables du gouvernement qui a forcé parmi les meilleurs entreprises de l’état à quitter la Californie.
Le tableau que le DFEH dépeint de Blizzard n’est pas celui de l’environnement actuel. Durant les dernières années, et constamment depuis le début de l’enquête, nous avons entrepris des changements importants pour faire évoluer la culture de notre société et apporter davantage de diversité au sein de nos équipes de direction. Nous avons mis à jour notre Code de Conduite pour appuyer une politique stricte contre les représailles, amélioré nos programmes internes et nos outils pour notifier les violations du règlement, dont la ‘ASK list’ avec une hotline d’intégrité confidentielle, et mis au point une équipe dédiée aux relations entre employés pour enquêter sur les soucis entre salariés. Nous avons renforcé notre implication à la diversité, l’équité et l’inclusion, et combiné nos Réseaux Employés à un niveau mondial, pour fournir un soutien supplémentaire. Les employés doivent aussi suivre des formations anti-harcèlement régulièrement depuis des années.
Nous déployons des efforts importants pour créer des programmes de compensation juste et rémunératrices, et des règlements qui améliore notre culture et notre entreprise, et nous cherchons à payer les salariés de manière juste pour un travail égal ou substantiellement similaire. Nous avons pris diverses mesures proactives pour nous assurer que le salaire soit perçu selon des facteurs non-discriminatoires. Par exemple, nous récompensons et rémunérons les employés selon leurs performances, et nous mettons en place des entrainements anti-discriminatoires élaborés même pour ceux qui font partie de la procédure de rémunération.
Nous sommes confiant envers notre capacité à démontrer nos pratiques en tant qu’employeur égalitaire proposant un lieu de travail divers et inclusif pour nos salariés, et nous sommes impliqués dans ces efforts pour les années à venir. Il est triste que le DFEH n’ait pas souhaité travailler avec nous sur ce qu’ils ont cru voir durant leur enquête.
De nombreux témoignages
Suite au partage de l’article de Bloomberg sur Twitter par son auteur Jason Schreier, de nombreuses anciennes employées d’Activision Blizzard ont témoigné à leur tour du harcèlement qu’elles avaient subi, et des employés travaillant actuellement dans l’entreprise ou ayant travaillé chez Activision Blizzard ont adressé leur soutien aux victimes.
I left Blizzard after my boss gaslit me so badly my hair started falling out. My profit sharing, which I relied on to make ends meet, was docked due to “underperforming”, and when I went to HR to fight it with proof against his claims, I was told “maybe you are underperforming”
— Alex is away right now 🚫 (@alex_frostwolf) 22 juillet 2021
Like many of you, our team's been going through a mix of outrage and sorrow and hurt. Been listening to one another, looking after our friends, and finding ways to support and care for each other.
— Steve Danuser 💙 (@SteveDanuser) 23 juillet 2021
Now we gotta roll up our sleeves and fix this shit. As a company. As an industry.
Reading. Listening. And with so many others, hurting.
— Terran Gregory 💙 (@TerranGregory) 23 juillet 2021
One thought I’ll share in reflecting on the experiences shared by unimaginably brave women who should never have had to experience them -
While justice can’t always heal,
Lack of justice always prevents healing.
Many of us will not be working today in solidarity with the women that came forward. The statements made by ABK do not represent us. We believe women, and we will continue to strive to do better and hold others accountable. Actions speak louder than words.
— Muffinus Walked Out (@Muffinus) 23 juillet 2021
not only do my tweets not represent my employer, but my employer doesn’t represent me.
— Jackie Wiley 💙 (@thewileyside) 24 juillet 2021
certainly not ABK, and not even blizzard. i care about the people i work with, the folks on team 2. they are my heroes and peers, and we are fighting arm and arm to stand against all of this.
I honestly don't know how to start this thread. I've talked in fits and starts about why I left Blizzard. I sanitized it. Took the blame. Rationalized what others must have been thinking.
— Jennifer Klasing 💙 #ActiBlizzWalkout (@CallMeQuestifer) 24 juillet 2021
I didn't want to tarnish the game or the company for the people who loved them.
Last year I was suffering from a lot of burnout on top of other things, both in and out of work. I was not a good person to be around, I did far worse than slamming a door.
— Jared Gillis 💙 (@SeTec9) 25 juillet 2021
I got a "developing" review and have been getting support from my lead.
Jen deserved at least the same. https://t.co/eVnjyHvWEJ
There were others kinds of discrimination in the Austin #Blizzard office. Don Rudy of the Latin American team (my former boss so this was a wtf moment for me). Miles Trumble who was called out on Reddit.#worldofwarcraft #blizzardlawsuit @Blizzard_Ent @Warcraft pic.twitter.com/NhjIw2Owc7
— Dani Bat #ActiBlizzWalkout (@DaniBat) 25 juillet 2021
De multiples autres personnes travaillant ou ayant travaillé dans l’entreprise ont aussi témoigné, les tweets visibles ci-dessus n’en sont qu’une poignée parmi tant d’autres.
Tandis que beaucoup de personnes pensaient que le développement de World of Warcraft s’était arrêté temporairement, en réalité, seuls certain(e)s employé(e)s de Blizzard ont annoncé sur Twitter ne pas travailler durant la journée du 23 juillet.
Jason Schreier (journaliste du site Bloomberg) a intercepté et posté des mails envoyés initialement aux employés de Blizzard et d’Activision de l’actuel PDG de Blizzard, J. Allen Brack, et de la vice-présidente exécutive chargée des affaires générales chez Activision Blizzard Fran Townsend.
Bonjour Blizzard,
J’ai personnellement été traversé par beaucoup d’émotions depuis hier, et je sais que vous aussi. Les allégations et les blessures des employés actuels et anciens sont extrêmement troublantes.
Je sais que beaucoup d’entre-vous aimeraient y voir plus clair. Bien que je ne puisse pas commenter les détails de l’affaire car il s’agit d’une enquête ouverte, ce que je peux dire, c’est que le comportement détaillé dans les allégations est totalement inacceptable.
– Il va de soi qu’il est totalement inacceptable que quiconque dans l’entreprise soit victime de discrimination ou de harcèlement.
– Il va sans dire que tout le monde devrait se sentir en sécurité en travaillant ici, que nous soyons sur le campus, à la BlizzCon ou à domicile.
– Il va de soi qu’il faut du courage pour se manifester, et toutes les réclamations soumises à l’entreprise sont étudiées par des enquêteurs internes et (si nécessaire) externes. Nous prenons ces allégations très au sérieux. Les réclamations peuvent être faites sans crainte de représailles, et souvent, je m’en occupe personnellement, avec nos autres dirigeants.
Lorsque j’ai parlé avec Bobby de ce travail, l’une des premières choses que j’ai mentionnées venait d’une dame vénérée de la résidence Brack, Gloria Steinem. Grandir, considérer les femmes comme nos égales, comprendre le travail qui avait été fait pour l’égalité de traitement et le fait qu’il restait encore beaucoup à faire étaient des thèmes communs. Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles la lutte pour l’égalité est extrêmement importante pour moi. Les personnes ayant des antécédents, des points de vue et des expériences différents sont essentielles pour Blizzard, nos équipes et notre communauté de joueurs. Je méprise la « culture fratrie » et j’ai passé ma carrière à la combattre.
Itérer sur notre culture avec la même intensité que nous apportons à nos jeux est impératif, nos valeurs agissant comme notre étoile du Nord. C’est l’un des travaux les plus importants que nous effectuons, à la fois en tant qu’êtres professionnels et humains.
Une entreprise est plus qu’une construction juridique qui existe sous la forme d’un morceau de papier dans un classeur au Delaware. Les personnes qui travaillent dans l’entreprise en font ce qu’elle est, à travers leurs actions et leurs créations. Chacun de nous joue un rôle dans le maintien d’un lieu de sécurité pour l’autre. Et c’est aussi à chacun d’entre-nous de continuer à construire le Blizzard que nous voulons – et de s’engager à faire notre part pour que Blizzard reste excellent, mais en aspirant à toujours plus.
L’équipe de direction et moi-même rencontrerons bon nombre d’entre-vous pour répondre aux questions et discuter de la façon dont nous pouvons aller de l’avant. En attendant, je veux que vous sachiez que vous pouvez parler à n’importe quel responsable, n’importe quel partenaire RH, n’importe quel membre de l’équipe juridique ou n’importe quel membre de l’équipe de direction [y compris, Hey J]. Si vous vous sentez plus à l’aise de parler à quelqu’un en dehors de Blizzard, ou si vous préférez rester anonyme, vous pouvez contacter la ligne d’intégrité Way2Play.
Je me sens en colère, triste et une foule d’autres émotions, mais je me sens aussi reconnaissant de travailler aux côtés d’un ensemble de dirigeants et de milliers d’employés qui se joignent à moi dans leur engagement envers l’amélioration continue.
Merci Blizzard,
JAB
En tant que sponsor exécutif du réseau des femmes employées d’ABK et notre chef de la conformité, je voulais vous contacter. Je sais que cela a été difficile pour beaucoup d’entre-nous. Un procès récemment déposé a présenté une image déformée et fausse de notre entreprise, y compris des histoires factuellement incorrectes, anciennes et hors contexte – certaines datant d’il y a plus d’une décennie.
Les entreprises Activision d’aujourd’hui, les entreprises Activision que je connais, sont de grandes entreprises avec de bonnes valeurs. Lorsque j’ai rejoint l’équipe de direction, j’étais certaine de rejoindre une entreprise où je serais valorisée, traitée avec respect et où j’offrirais des opportunités égales à celles offertes aux hommes de l’entreprise. Pour moi, cela a été vrai. En tant que leader, je m’engage à faire en sorte que l’expérience que j’ai soit la même que celle du reste de l’organisation. Nous avons une équipe de direction qui s’engage à ces principes de toutes les manières.
Je suis fière de faire partie d’une entreprise qui adopte une approche intransigeante face aux environnements de travail inappropriés ou hostiles et aux problèmes de harcèlement sexuel. Notre campagne Speak Up renforce notre tolérance zéro pour les représailles contre ceux qui s’expriment. Nous avons fait des investissements importants pour favoriser nos comportements inclusifs et refléter une plus grande diversité au sein de nos équipes de direction, notamment :
- Investir dans et renforcer nos réseaux d’employés DE&I ; la création de réseaux mondiaux pour rassembler les efforts de toutes nos unités commerciales et l’introduction de sponsors exécutifs.
- L’introduction de programmes d’apprentissage et de développement, y compris une formation d’embauche inclusive.
- Amplification des programmes internes tels que Way2Play Heroes et la campagne récurrente Speak Up.
- Renforcement des canaux permettant aux employés de signaler les violations, y compris la « liste ASK ».
- Présentation d’une équipe de relations avec les employés dédiée à enquêter sur les préoccupations des employés.
- Continuer d’exiger de tous les employés qu’ils suivent une formation sur l’égalité et la diversité, y compris une formation contre le harcèlement (et ce depuis de nombreuses années).
Nous déployons des efforts considérables pour créer des politiques de rémunération équitables qui reflètent notre engagement en faveur de l’égalité des chances. Nous examinons régulièrement la rémunération et sommes convaincus que nous rémunérons tous les employés équitablement pour un travail égal ou sensiblement similaire. Nous prenons des mesures proactives pour nous assurer que la rémunération et l’avancement sont motivés par le mérite. Nous récompensons les performances et organisons des formations anti-discrimination approfondies, y compris pour ceux qui font partie du processus de rémunération.
Nous travaillons dans une entreprise qui valorise vraiment l’égalité et l’équité. Soyez assuré que la direction s’engage à continuer de maintenir un lieu de travail sûr, juste et inclusif. Nous ne pouvons pas laisser les actions flagrantes des autres et un procès vraiment sans fondement et irresponsable nuire à notre culture de respect et d’égalité des chances pour tous les employés. Nous aspirons dans notre entreprise à faire de grandes choses : dans nos jeux, dans notre impact sur la société et dans notre environnement de travail. Nous continuons de respecter nos principes et d’investir, comme nous l’avons fait par le passé, les ressources nécessaires pour garantir des opportunités de qualité à tous les employés. Nous restons déterminés en tant qu’équipe de direction à faire ce qui est juste.
D’anciens employés ou dirigeants de Blizzard tels que Mike Morhaime (ancien président-directeur-général de l’entreprise), Chris Metzen (ancien vice-président du développement créatif et employé ayant notamment travaillé sur Warcraft, Diablo et Starcraft) ou encore Ben Brode (ancien Directeur du jeu Hearthstone). Sachez que le président d’Activision Rob Kostich s’est également prononcé.
Nous avons échoué, et je suis désolé.
À vous tous chez Blizzard – ceux d’entre vous que je connais et ceux que je n’ai jamais rencontrés – je vous présente mes plus sincères excuses pour le rôle que j’ai joué dans une culture qui a favorisé le harcèlement, l’inégalité et l’indifférence.
Il n’y a aucune excuse. Nous avons laissé tomber trop de gens quand ils avaient besoin de nous parce que nous avons eu le privilège de ne pas remarquer, de ne pas s’engager, de ne pas créer l’espace nécessaire pour les collègues qui avaient besoin de nous en tant que leaders. J’aimerais que mes excuses puissent faire une quelconque différence. Ça ne peut pas.
Après avoir lu tant d’expériences qui ont été partagées au cours des derniers jours, de nombreux thèmes communs crient : « J’étais conditionné à penser que c’était normal », « Je n’ai jamais parlé par peur de représailles », « Ne faites pas confiance aux RH », « Rien n’allait changer de toute façon » – ainsi de suite. Des amis et collègues, des personnes que j’apprécie et que j’admire depuis des années, ont été directement blessés parce que je n’étais pas assez présent pour demander, écouter, entendre ces histoires quand c’était important.
Je ressens le même choc, le même dégoût et la même colère que beaucoup d’entre vous – et j’ai du mal à concilier l’endroit que j’ai connu, aimé et où j’ai travaillé pendant si longtemps avec la dure réalité qui a été présentée ces derniers jours. C’est comme regarder deux mondes totalement différents.
Mais ce n’est pas le cas. C’est juste le seul monde, et la déconnexion béante entre ma perception d’en haut et la réalité écrasante que beaucoup d’entre vous ont vécue me remplit d’une profonde honte.
Les mots sont bon marché. Je ne sais pas non plus ce que font vraiment les grandes promesses. La responsabilité commence avec les gens. Pas des corporations, ni des platitudes, ni des « valeurs » coulées dans le fer autour d’une statue.
À moins que nous, en tant qu’individus – et par “nous”, j’entends principalement “les hommes” – commencions à marcher avec une conscience, une compassion et une empathie bien plus grandes pour les femmes qui nous entourent – dans l’ensemble de notre vie, pas seulement au travail. Beaucoup d’entre nous ont des femmes que nous chérissons dans nos vies. Je suis père de trois enfants, dont deux filles, et je veux qu’elles s’épanouissent dans les lieux de travail de leur choix. Mais nous ne devrions pas avoir besoin d’un lien particulier avec les femmes dans nos vies pour les protéger, les écouter, leur donner de l’espace.
Il ne suffit pas de dire « Je vous vois » et « Je vous entends » lorsque des choses terribles arrivent aux femmes sur le lieu de travail et en dehors. Nous devons être suffisamment présents et disposés à leur DEMANDER quelles sont leurs expériences au jour le jour, puis faire tout notre possible pour les soutenir avec le respect, la dignité et les opportunités qu’ils méritent.
Plus que de faire le choix conscient d’agir de cette façon, nous devons modeler ce comportement de manière cohérente et réfléchie à ceux qui nous entourent, nous tenir mutuellement responsables (et être prêts à être tenus responsables) et écouter à chaque étape du jeu.
J’ai lu la plainte complète contre Activision Blizzard et de nombreuses autres histoires. Tout cela est très dérangeant et difficile à lire. J’ai honte. J’ai l’impression que tout ce que je pensais défendre a été emporté. Ce qui est pire mais encore plus important, c’est que de véritables personnes ont été blessées et certaines femmes ont vécu des expériences terribles.
J’ai travaillé chez Blizzard pendant 28 ans. Pendant ce temps, j’ai essayé de créer un environnement sûr et accueillant pour les personnes de tous genres et de tous horizons. Je savais que tout n’était pas parfait, mais il s’avère que nous étions loin de cet objectif. Le fait que tant de femmes aient été maltraitées et n’aient pas été soutenues signifie que nous les avons laissées tomber. De plus, nous n’avons pas réussi à faire en sorte que les gens se sentent en sécurité pour dire leur vérité. Ce n’est pas une consolation que d’autres entreprises ont été confrontées à des défis similaires. Je voulais que nous soyons différents, meilleurs.
Le harcèlement et la discrimination existent. Ils sont répandus dans notre industrie. Il est de la responsabilité de la direction de veiller à ce que tous les employés se sentent en sécurité, soutenus et traités de manière équitable, quels que soient leur sexe et leur origine. Il est de la responsabilité des dirigeants d’éradiquer la toxicité et le harcèlement sous toutes leurs formes, à tous les niveaux de l’entreprise. Aux femmes de Blizzard qui ont vécu l’une de ces choses, je suis extrêmement désolé de vous avoir déçu.
Je me rends compte que ce ne sont que des mots, mais je voulais remercier les femmes qui ont vécu des expériences terribles. Je vous entends, je vous crois, et je suis désolé de vous avoir laissé tomber. Je veux entendre vos histoires, si vous êtes prêtes à les partager. En tant que leader de notre industrie, je peux et j’utiliserai mon influence pour contribuer à un changement positif et combattre la misogynie, la discrimination et le harcèlement partout où je le peux. Je crois que nous pouvons faire mieux, et je crois que l’industrie du jeu peut être un endroit où les femmes et les minorités sont accueillies, incluses, soutenues, reconnues, récompensées et, en fin de compte, sans avoir la possibilité d’apporter les types de contributions que nous rejoignons tous l’industrie à faire. Je veux que la marque que je laisse dans cette industrie soit quelque chose dont nous pouvons tous être fiers.
-Mike
L’équipe,
Certains d’entre vous ont peut-être vu les allégations rapportées par le Département de l’emploi et du logement équitable en Californie (DFEH). Ces allégations sont profondément troublantes.Laissez-moi être clair. Il n’y a aucune tolérance pour ce type de comportement sur notre lieu de travail ou, franchement, dans notre société.
En tant qu’entreprise, nous prenons chaque allégation au sérieux et nous enquêtons sur toutes les plaintes. Lorsque des actes répréhensibles sont constatés, les responsables sont tenus pour responsables. Et nous continuerons à le faire. Chacun d’entre vous mérite d’être traité avec dignité, égalité et respect à tout moment.
Les comportements décrits ne reflètent pas les valeurs de la société Activision, notamment Champion DE&I et It’s The People. Nos valeurs ne sont pas que des mots sur une page – elles sont au cœur de ce que nous sommes au quotidien et de ce que nous aspirons à être pour les années à venir.
Comme toujours, si vous avez besoin de parler à quelqu’un, n’hésitez pas à vous adresser à votre responsable, à votre partenaire RH (vous pouvez trouver ces informations en vous cherchant sur le People Finder ici), à un responsable de confiance ou à moi. Vous pouvez également consulter le portail Way2Play sur le Hub pour plus de ressources.
Rejoignez-moi pour faire en sorte que nous continuions à cultiver un environnement inclusif où chacun se sent respecté, en sécurité et valorisé. Tout ce qui est inférieur à cela est inacceptable pour moi.
Rob
One moment I often revisit from years ago is when a colleague confided in me about sexual harassment she experienced. I asked if I could report it to HR and she told me no, that it would be a breach of trust. She was too afraid and didn’t want to go through the process.
— Ben Brode (@bbrode) 25 juillet 2021
I tried to warn her that silence meant that others could become victims. I wanted to breach trust and just report this fucker. But I didn’t. I still don’t know if I did the right thing. But I know how incredibly courageous you have to be to come forward with these stories.
— Ben Brode (@bbrode) 25 juillet 2021
And over the years of reflection, I also understand her and other folks who don’t. What a terrifying thing to venture into the unknown and say something about people and companies that so many people love. We are sometimes not kind to these people.
— Ben Brode (@bbrode) 25 juillet 2021
There is strength in numbers, though. There’s a reason why we never heard about Bill Cosby and then 60 women came forward at once after so many years. Same for Weinstein, Lasseter, #MeToo.
— Ben Brode (@bbrode) 25 juillet 2021
So anyway just huge fucking ups to you, the people who embolden us all by sharing your stories.
— Ben Brode (@bbrode) 25 juillet 2021
And to the people who don’t: I see you and I know the baggage you carry. I understand why you can’t.❤️
Je repense souvent à un moment que j’ai vécu il y a plusieurs années, lorsqu’une collègue s’est confiée à moi au sujet du harcèlement sexuel dont elle a été victime. Je lui ai demandé si je pouvais le signaler aux Ressources Humaines et elle m’a répondu que non, que ce serait un abus de confiance. Elle avait trop peur et ne voulait pas faire la démarche.
J’ai essayé de la prévenir que le silence signifiait que d’autres pouvaient devenir des victimes. Je voulais briser la confiance et juste dénoncer cet enfoiré. Mais je ne l’ai pas fait. Je ne sais toujours pas si j’ai fait le bon choix. Mais je sais combien il faut être incroyablement courageux pour raconter ces histoires.
Et au fil des années de réflexion, je la comprends aussi, elle et d’autres personnes qui ne le font pas. Quelle chose terrifiante que de s’aventurer dans l’inconnu et de dire quelque chose sur des personnes et des entreprises que tant de gens aiment. Nous ne sommes parfois pas tendres avec ces personnes.
L’union fait la force, cependant. Ce n’est pas pour rien que nous n’avons jamais entendu parler de Bill Cosby et que 60 femmes se sont manifestées en même temps après tant d’années. Pareil pour Weinstein, Lasseter.
Bref, un grand bravo à vous, les gens qui nous encouragent tous en partageant vos histoires.
Et à ceux qui ne le font pas : je vous vois et je connais le bagage que vous portez. Je comprends pourquoi vous ne pouvez pas.
Un ancien employé de Blizzard, Jeff Strain (ayant rejoint l’entreprise en 1996 et l’ayant quitté en 1998), a écrit une lettre en faveur de la syndicalisation dans l’industrie des jeux et a invité ses employés à se syndiquer avec son soutien total.
C’est le moment
“Toxique” est un mot si fréquemment utilisé aujourd’hui que, d’une certaine manière, il a perdu son véritable pouvoir et sa force. De plus en plus, nous traitons ce mot avec désinvolture, parfois même de manière ludique. Il existe des situations, des personnes et des institutions que l’on ne peut tout simplement pas balayer d’un revers de main avec le mot “toxique” et que l’on doit plutôt décrire de manière plus précise : abusives, cruelles, odieuses, inacceptables, illégales.
Les révélations d’Activision Blizzard cette semaine m’ont dégoûté et repoussé, mais pas du tout surpris. J’ai rejoint Blizzard à un stade très précoce en tant que programmeur de jeux en 1996, alors que la société comptait quelques dizaines d’employés. Je connaissais bien les trois fondateurs et les dirigeants, et je les invitais fréquemment à dîner chez moi. Au cours des quatre années suivantes, j’ai travaillé sur les premières versions de la plupart des titres emblématiques de Blizzard, notamment StarCraft et Diablo, et j’ai été brièvement chef d’équipe et programmeur principal de World of Warcraft.
En 1998, après une réunion cataclysmique avec l’un des fondateurs au sujet de nos objections à la présence de parties de corps féminins démembrées et empalées dans la version bêta de Diablo, ma femme et moi avons commencé à planifier notre départ de Blizzard. Finalement, je me suis associé à quelques collègues partageant les mêmes idées et j’ai déménagé à des milliers de kilomètres de la sphère d’influence de Blizzard pour créer un studio indépendant.
Le temps que j’ai passé chez Blizzard a laissé une marque indélébile sur ma vie et ma carrière, qui se poursuit encore aujourd’hui. J’ai surtout appris comment les cultures abusives peuvent se propager et s’amplifier au fil du temps, comment l’expression “réservé aux joueurs hardcore” est un écran de fumée pour la “culture des frères”, comment le fait d’encourager un sentiment d’exceptionnalité empêche les gens de s’exprimer parce qu’ils devraient simplement faire avec s’ils aiment l’entreprise et ses jeux, et comment un leadership passif qui ferme les yeux peut finalement être la chose la plus abusive de toutes.
J’ai tenté de créer un environnement plus sain, plus décent, plus solidaire dans chacun des studios que j’ai créés depuis mon départ de Blizzard. Aucun d’entre eux n’était parfait, mais j’ai essayé d’apprendre et de m’améliorer à chaque fois. Je suis devenu de plus en plus prudent dans mon recrutement et sélectif dans le choix de mes partenaires financiers et d’édition afin de donner à ces environnements plus sains les meilleures chances de s’épanouir. Mais au bout du compte, mes studios n’emploient tout au plus que quelques centaines de personnes. Comme nous l’avons vu à travers les révélations de cette semaine, les studios indépendants, même avec les meilleures intentions, ne peuvent pas fixer les normes de l’industrie. Le ton et la teneur de l’ensemble du secteur sont déterminés par les géants, ceux qui offrent le plus grand nombre d’emplois de débutants et ceux qui proposent les titres les plus importants et les plus rentables.
Au cours de mes 25 années de travail aux côtés de développeurs talentueux, j’ai entendu des centaines d’histoires profondément troublantes sur leurs expériences dans le secteur. J’ai également vu ce cycle se répéter de nombreuses fois, dans de multiples entreprises de notre secteur. Il y a certainement eu des changements positifs, et je crois que de nombreux développeurs et éditeurs – même les plus grands – travaillent de bonne foi pour s’améliorer. Mais ces efforts, bien que louables, ne peuvent pas résoudre les problèmes chroniques de notre industrie de manière systémique. Pour ce faire, les employés de l’industrie du jeu ont besoin d’être défendus et représentés.
Nous avons besoin de la syndicalisation.
Les syndicats ont été créés dans ce pays pour protéger les travailleurs contre les traitements abusifs, cruels, odieux, inacceptables et illégaux de la part des entreprises. C’est leur seul but. Si cette semaine ne nous montre pas que nos collègues du secteur – même le testeur d’assurance qualité le plus débutant – ont besoin d’un véritable soutien et d’une protection de base, je ne peux pas imaginer à quel point la situation devra empirer.
Je suis un entrepreneur et j’ai participé avec succès à la création de trois studios indépendants. Je connais parfaitement les aspects financiers, juridiques, contractuels et organisationnels du développement de jeux. Je sais également que je n’ai rien à craindre de la syndicalisation, pas plus que de toute entreprise qui paie ses employés de manière juste et équitable, qui offre une assurance maladie de qualité, qui fait preuve de respect et de civilité à l’égard des femmes, des personnes de couleur et des employés LGBTQ+, et qui soutient une vie saine et entière. Cela semble simple, mais nous avons clairement besoin d’aide pour y parvenir. Les géants de cette industrie nous ont montré cette semaine que nous ne pouvons pas leur faire confiance pour modérer et gérer la richesse et le pouvoir que les joueurs et les fans leur ont donnés.
J’invite mes employés à se syndiquer, et j’apporte mon soutien total à l’adoption de syndicats à l’échelle du secteur. J’encourage également les dirigeants des entreprises de l’industrie du jeu, grandes et petites, corporatives et indépendantes, à se joindre à moi pour soutenir et défendre la syndicalisation comme une mesure concrète et réalisable pour améliorer notre industrie. En tant que propriétaire de studio, je retrousserai mes manches et travaillerai avec les organisateurs de syndicats dans un esprit de collaboration. J’attends avec impatience le jour où la joie et l’amour de ce que nous créons pour nos joueurs se refléteront dans nos lieux de travail pour tous les employés.
Jeff Strain
La Nouvelle-Orléans
Suite à l’e-mail de Fran Towsend révélé par Bloomberg, de nombreux/ses employé(e)s de Blizzard se sont insurgés face à ses propos. Les employé(e)s (plus de 2 500) ont donc écrit une lettre ouverte à la direction, demandant la démission de Fran Townsend, mais aussi un meilleur soutient aux victimes.
Notez que certains employés d’Ubisoft ont apporté leur soutien aux employé(e)s d’Activision Blizzard.
Aux dirigeants d’Activision Blizzard,
Nous, soussignés, convenons que les déclarations d’Activision Blizzard, Inc. et de leurs conseillers juridiques concernant le procès DFEH, ainsi que la déclaration interne ultérieure de Frances Townsend, sont odieuses et insultantes pour tout ce que nous pensons que notre société devrait défendre. Pour le dire clairement et sans équivoque, nos valeurs en tant qu’employés ne se reflètent pas avec précision dans les paroles et les actions de nos dirigeants.
Nous pensons que ces déclarations ont nui à notre quête continue d’égalité à l’intérieur et à l’extérieur de notre industrie. Catégoriser les affirmations qui ont été faites comme « déformées et dans de nombreux cas fausses » crée une atmosphère d’entreprise qui ne croit pas les victimes. Cela jette également un doute sur la capacité de nos organisations à tenir les agresseurs responsables de leurs actes et à favoriser un environnement sûr pour que les victimes se manifestent à l’avenir. Ces déclarations montrent clairement que notre leadership ne fait pas passer nos valeurs en premier. Des corrections immédiates sont nécessaires au plus haut niveau de notre organisation.
Les dirigeants de notre entreprise ont affirmé que des mesures seraient prises pour nous protéger, mais face aux poursuites judiciaires – et aux réponses officielles troublantes qui ont suivi – nous ne croyons plus que nos dirigeants placeront la sécurité des employés au-dessus de leurs propres intérêts. Prétendre qu’il s’agit d’un « procès vraiment sans fondement et irresponsable », tout en voyant autant d’employés actuels et anciens parler de leurs propres expériences en matière de harcèlement et d’abus, est tout simplement inacceptable.
Nous demandons des déclarations officielles reconnaissant la gravité de ces allégations et faisant preuve de compassion envers les victimes de harcèlement et d’agression. Nous appelons Frances Townsend à respecter sa parole de démissionner de son poste de sponsor exécutif du réseau des femmes employées d’ABK en raison de la nature préjudiciable de sa déclaration. Nous appelons l’équipe de direction à travailler avec nous sur de nouveaux efforts significatifs qui garantissent que les employés – ainsi que notre communauté – ont un endroit sûr pour s’exprimer et se manifester.
Nous soutenons tous nos amis, coéquipiers et collègues, ainsi que les membres de notre communauté dévouée, qui ont été victimes de mauvais traitements ou de harcèlement de toute nature. Nous ne serons pas réduits au silence, nous ne resterons pas à l’écart et nous n’abandonnerons pas tant que l’entreprise que nous aimons ne sera pas un lieu de travail dont nous pourrons tous être fiers de faire partie à nouveau. Nous serons le changement.
La protestation
Suivant la lettre envoyée par les employé(e)s d’Activision Blizzard auprès de la direction de l’entreprise, ceux et celles-ci ont organisé une grève le mercredi 28 juillet 2021 pour protester contre la direction d’Activision Blizzard et pour faire changer les choses au sein du groupe et de l’entreprise.
Les employés d’Activision Blizzard ont donc organisé une grève pour protester contre la gestion officielle du procès pour discrimination et harcèlement sexuel auquel l’entreprise est confrontée, et pour demander une amélioration des conditions de travail des employés, notamment ceux issus de groupes marginalisés.
Déclaration d’intention
Au vu des déclarations de la semaine dernière d’Activision Blizzard, Inc. et de son conseiller juridique concernant l’action en justice de la DFEH, ainsi que de la déclaration interne de Frances Townsend qui a suivi, et des nombreuses histoires partagées par les employés actuels et anciens d’Activision Blizzard depuis, nous pensons que nos valeurs en tant qu’employés ne sont pas reflétées fidèlement dans les paroles et les actions de nos dirigeants.
En tant qu’employé(e)s actuels d’Activision Blizzard, nous organisons une grève pour demander à l’équipe dirigeante de travailler avec nous sur les demandes suivantes, afin d’améliorer les conditions des employés de l’entreprise, notamment les femmes, et en particulier les femmes de couleur et les femmes transgenres, les personnes non binaires et les autres groupes marginalisés.
La fin des clauses d’arbitrage obligatoire dans tous les contrats des employés, actuels et futurs. Les clauses d’arbitrage protègent les abuseurs et limitent la capacité des victimes à demander réparation. L’adoption de politiques de recrutement, d’entretien, d’embauche et de promotion conçues pour améliorer la représentation des employés à tous les niveaux, convenues par les employés dans une organisation de diversité, d’équité et d’inclusion à l’échelle de l’entreprise. Les pratiques actuelles ont conduit à ce que les femmes, en particulier les femmes de couleur et les femmes transgenres, les personnes non binaires et d’autres groupes marginalisés qui sont vulnérables à la discrimination sexuelle, ne soient pas embauchées équitablement pour de nouveaux rôles par rapport aux hommes. Publication de données sur la rémunération relative (y compris les attributions d’actions et la participation aux bénéfices), les taux de promotion et les fourchettes de salaires pour les employés de tous les sexes et de toutes les ethnies au sein de l’entreprise. Les pratiques actuelles ont conduit à ce que les groupes susmentionnés ne soient pas payés ou promus équitablement. Donner les moyens à un groupe de travail sur la diversité, l’équité et l’inclusion à l’échelle de l’entreprise d’engager un tiers pour auditer la structure hiérarchique, le département des RH et le personnel de direction d’ABK. Il est impératif d’identifier comment les systèmes actuels ont échoué à prévenir le harcèlement des employés, et de proposer de nouvelles solutions pour résoudre ces problèmes.
Les employés ont également indiqué les moyens par lesquels la communauté peut apporter son aide. Ceux qui souhaitent montrer leur soutien peuvent faire un don à une association caritative. Ils peuvent également donner un coup de pouce en utilisant le hashtag #ActiBlizzWalkout, et en utilisant l’émoji cœur bleu.
Soutien communautaire
Nous remercions notre communauté d’être à nos côtés dans cette affaire. N’hésitez pas à utiliser le hashtag #ActiBlizzWalkout, et en utilisant l’émoji cœur bleu. Nous encourageons également tous ceux qui veulent être solidaires avec nous à faire un don à l’une des organisations caritatives suivantes.
Black Girls Code
Futures without Violence
Girls Who Code
RAINN
Women In Animation
Women in Games International
Du côté de la communauté, certain(e)s joueurs/euses ont décidé de ne pas se connecter aux jeux d’Activision Blizzard (certains joueurs ont tout de même décidé de jouer aux jeux-vidéo du groupe). D’autres personnes se sont réunies dans des capitales ou dans divers endroits de World of Warcraft afin de protester à leur niveau contre la direction du groupe.
Lettre de Bobby Kotick
Le président-directeur-général d’Activision Blizzard, Bobby Kotick, a également pris la parole et s’est adressé à ses employés. Vous trouverez la traduction de la lettre dans la suite de cet article ainsi que la version originale de ladite lettre sur Investor Activision.
Cette semaine fut difficile et bouleversante.
Je tiens à honorer et à remercier tous ceux qui se sont manifestés dans le passé et ces derniers jours. J’apprécie énormément votre courage. Chaque voix compte, et nous allons être plus à l’écoute dès maintenant, et à l’avenir.
Notre réponse face aux problèmes et aux préoccupations auxquels nous sommes confrontés ensemble a franchement été sourde.
Il est impératif que nous reconnaissions toutes les perspectives et expériences et respections les sentiments de ceux qui ont été maltraités de quelque manière que ce soit. Je suis désolé que nous n’ayons pas été assez empathiques et compréhensifs.
Beaucoup d’entre vous nous ont dit que la sensibilisation active découle d’un souci si profond de l’entreprise. Le fait que tant de personnes ont tendu la main et partagé leurs pensées, suggestions et opportunités d’amélioration est un puissant reflet de la façon dont vous vous souciez de nos communautés, de nos collègues et de nos joueurs – et les uns pour les autres. Veiller à ce que nous ayons un environnement de travail sûr et accueillant est ma priorité absolue. L’équipe de direction vous a entendu.
Nous allons prendre des mesures rapides pour être l’entreprise compatissante et attentionnée pour laquelle vous êtes venus travailler et pour assurer un environnement de travail sûr. Il n’y a de place nulle part dans notre entreprise pour la discrimination, le harcèlement ou un traitement inégal de quelque nature que ce soit.
Nous ferons tout notre possible pour nous assurer qu’ensemble, nous améliorons et construisons un lieu de travail inclusif qui est essentiel pour favoriser la créativité et l’inspiration.
J’ai demandé au cabinet d’avocats WilmerHale de procéder à un examen de nos politiques et de nos procédures pour nous assurer que nous avons et que maintenons les meilleures pratiques pour promouvoir un lieu de travail respectueux et inclusif. Ce travail commencera immédiatement. L’équipe de WilmerHale sera dirigée par Stephanie Avakian, qui est membre de l’équipe de direction de WilmerHale et était plus récemment directrice de la division Securities and Exchange Commission des États-Unis.
Nous encourageons toute personne dont vous pensez qu’elle enfreint nos politiques ou vous a mis mal à l’aise sur le lieu de travail à utiliser l’un de nos nombreux canaux existants pour signaler ou contacter Stéphanie. Elle et son équipe de WilmerHale seront disponibles pour vous parler de manière confidentielle et peut être contactée à AT**@wi********.com ou au 202-247-2725. Votre communication restera confidentielle. Bien sûr, AUCUNE représailles ne sera tolérées.
Nous nous engageons pour un changement durable. À compter de maintenant, nous prendrons les mesures suivantes :
- Soutien aux employés. Nous continuerons d’enquêter sur chaque réclamation et n’hésiterons pas à prendre des mesures décisives. Dans le but de renforcer nos capacités dans ce domaine, nous ajoutons des cadres supérieurs supplémentaires et d’autres ressources à la fois à l’équipe Conformité et à l’équipe Relations avec les employés.
- Séances d’écoute. Nous savons que beaucoup d’entre vous ont inspiré des idées sur la façon d’améliorer notre culture. Nous allons créer des espaces sécurisés, animés par des tiers, pour vous exprimer et partager des pistes d’amélioration.
- Changements de personnel. Nous évaluons immédiatement les gestionnaires et les dirigeants de l’ensemble de l’entreprise. Toute personne ayant entravé l’intégrité de nos processus d’évaluation des réclamations et d’imposition des conséquences appropriées sera licenciée.
- Pratiques d’embauche. Plus tôt cette année, j’ai envoyé un e-mail demandant à tous les responsables du recrutement de s’assurer qu’ils disposent de listes de candidats diversifiées pour tous les postes disponibles. Nous ajouterons des ressources de conformité pour nous assurer que nos responsables du recrutement respectent effectivement les cette directive.
- Changements dans le jeu. Nous avons entendu les commentaires des communautés d’employés et de joueurs selon lesquels certains de nos contenus dans le jeu sont inappropriés. Nous supprimons ce contenu.
Votre bien-être reste ma priorité et je n’épargnerai aucune ressource de l’entreprise en veillant à ce que notre entreprise dispose de la culture la plus accueillante, la plus confortable et la plus sécuritaire possible.
Vous avez mon engagement indéfectible à améliorer notre entreprise ensemble et à devenir l’entreprise de divertissement la plus inspirante et la plus inclusive dans le monde.
Cordialement,
Bobby
Suivant la déclaration de Bobby Kotick, les employé(e)s d’Activision Blizzard lui ont répondu :
La veille de la grève des employés, les dirigeants d’Activision Blizzard ont publié une déclaration dans laquelle ils s’excusent d’avoir répondu de manière négative à l’action en justice de la DFEH de la semaine dernière. Bien que nous soyons heureux de voir que nos voix collectives – y compris une lettre ouverte avec des milliers de signatures d’employés actuels – ont convaincu la direction de changer le ton de leurs communications, cette réponse ne répond pas aux éléments critiques au cœur des préoccupations des employés.
La réponse d’Activision Blizzard n’a pas abordé les points suivants :
La fin de l’arbitrage forcé pour tous les employés. Participation des travailleurs à la supervision des politiques d’embauche et de promotion. La nécessité d’une plus grande transparence des rémunérations pour garantir la qualité. Sélection par les employés d’une tierce partie pour auditer les Ressources Humaines et d’autres processus de l’entreprise.La marche d’aujourd’hui démontrera qu’il ne s’agit pas d’un événement ponctuel que nos dirigeants peuvent ignorer. Nous ne retournerons pas au silence ; nous ne serons pas apaisés par les mêmes processus qui nous ont menés à ce point.
C’est le début d’un mouvement durable en faveur de meilleures conditions de travail pour tous les employés, notamment les femmes, en particulier les femmes de couleur et les femmes transgenres, les personnes non binaires et les autres groupes marginalisés.
Nous attendons une réponse rapide et un engagement à agir de la part des dirigeants sur les points énumérés ci-dessus, et nous nous réjouissons de maintenir un dialogue constructif sur la façon de construire un meilleur Activision Blizzard pour tous les employés.
Aujourd’hui, nous défendons le changement. Demain et après, nous serons le changement.
Message des développeurs de World of Warcraft
L’équipe de développement de World of Warcraft a elle aussi adressé un message à la communauté. Découvrez-le ci-dessous.
Suite à ces échanges, il nous a semblé essentiel de publier un communiqué reflétant clairement le sentiment de l’équipe de World of Warcraft. Nous avons donc demandé à tous les membres de l’équipe de nous faire part de leur avis et de leurs suggestions afin de fournir la meilleure réponse possible à la communauté.
Pour les membres de l’équipe de World of Warcraft, ces derniers jours ont été synonymes d’intense réflexion, ponctuée de discussions à la fois empreintes de tristesse, de douleur et de colère, mais aussi d’espoir et de détermination. Face aux témoignages des femmes qui ont courageusement fait part de leur expérience, nous nous engageons à prendre les mesures nécessaires pour garantir un environnement inclusif, accueillant et sûr pour notre équipe et les joueurs d’Azeroth. Les membres de la direction savent qu’il ne leur appartient pas de décider du moment où ces objectifs auront été atteints, mais qu’ils doivent se fier à leur équipe et la communauté afin de constater les progrès à accomplir.
Nous faisons appel à notre équipe pour décider au mieux des mesures internes qui nous permettront de protéger les groupes marginalisés, et de sévir contre ceux qui les menacent, mais nous souhaitons également agir sans plus attendre en Azeroth en supprimant toute référence inappropriée. Ce travail est en cours, et vous pourrez constater les changements apportés dans Shadowlands et WoW Classic dans les prochains jours.
Nous avons conscience que ce sont nos actes, dans les semaines et mois à venir, qui nous permettront de regagner la confiance de notre communauté. Nous continuons cependant à avancer en sachant que nous avons, nous aussi, à cœur de créer un environnement épanouissant et rassurant pour les joueurs, quels que soient leur genre, leur origine, leur orientation sexuelle et leur milieu.
– L’équipe de World of Warcraft
Modifications apportées dans World of Warcraft
Suite au communiqué de l’équipe de développement de World of Warcraft, l’un des développeurs a annoncé sur Twitter que l’équipe avait déjà commencé à retirer certains éléments de l’extension Shadowlands et de WoW : Classic.
Our leadership on the WoW team has worked with us over the last week to respond and start taking action. In addition to this message, crafted in large part by the non-men across our team, our leadership has also agreed to pay us for the time we are taking off for our walkout /1 https://t.co/xDiaZ2cNbp
— Valentine Powell 💙🏳️🌈🏳️⚧️ (@valentine_irl) 27 juillet 2021
and committed to allowing leads and managers to participate in the strike without fear of recrimination. I see this as the first step toward them being willing to speak with their actions. /2
— Valentine Powell 💙🏳️🌈🏳️⚧️ (@valentine_irl) 27 juillet 2021
Nos dirigeants de l’équipe de World of Warcraft ont travaillé avec nous la semaine dernière pour répondre et commencer à agir. En plus de ce message, rédigé en grande partie par les non-hommes de notre équipe, nos dirigeants ont également accepté de nous payer pour le temps que nous prenons pour notre marche et se sont engagés à permettre aux chefs et aux cadres de participer à la grève sans crainte de récriminations. Je vois cela comme le premier pas vers une volonté de parler avec leurs actions.
Les premières modifications majeures apportées en jeu concernent principalement Alex Afrasabi, anciennement Directeur créatif Senior du jeu.
- La hache de Fras Siabi de Hache-Tripes est maintenant le Coupe-cigares de Grimm.
- Toutes les références à Fras Siabi dans Stratholme, que ce soit le donjon ou le défi des mascottes, renvoient désormais à Ezra Grimm – comme un mini-boss Ezra Grimm, la quête La grande Ezra Grimm et la Publicité d’Ezra Grimm.
- Tous les objets de Furor (pseudonyme utilisé par Alex Afrasiabi sur les forums officiels du jeu) ont été renommés : Le guide de Foror du tueur de dragons est désormais Le guide de Nostro du tueur de dragons. Le Portrait dédicacé de Foror et Tigule ne comporte plus que Tigule, en référence à Jeffrey Kaplan.
- Le maréchal Afrasiabi à Hurlevent a été remplacé par le Grand maréchal Pont-de-Pierre.
- Le seigneur Afrastrasz du Temple du Repos du ver au Norfendre est maintenant le seigneur Devrestrasz. La quête liée au seigneur Afrastrasz a été renommée Rapport au seigneur Devrestrasz.
- L’Eclaireur Kariel dans les Bois des Chants éternels au Norfendre est maintenant l’Eclaireur Avokor.
- L’Éclat d’Afrasa est maintenant l’Éclat des Sabots-Fendus.
Il est fortement possible que d’autres références en jeu liées à Alex Afrasiabi soient retirés au cours des prochaines heures ou des prochains jours, ainsi que des références correspondant à d’autres employés de Blizzard Entertainment ayant eux aussi été impliqués de près ou de loin dans des situations de harcèlement sexuel ou de racisme.
Note : Certaines personnes ont également remarqué que l’épisode dédié à Alex Afrasiabi de la série “WoW Classic avec les Créateurs” a été retiré de la chaîne YouTube de World of Warcraft.
De plus, sur le royaume de test de la mise à jour 2.5.2 de Burning Crusade : Classic, l’émote “/cracher” a été retirée. Les joueurs peuvent toujours exécuter l’émote”/cracher” par terre, mais si un autre joueur est ciblé, l’émote ne fait rien. Toutefois, nous ignorons si cette modification a été réalisée vis-à-vis des accusations judiciaires envers Activision Blizzard.
Sur les royaumes de WoW : Classic, le Grand maréchal Afrasiabi n’a pas encore été retiré de Hurlevent, et les joueurs ont entrepris de “/cracher” sur le PnJ à Hurlevent en signe de protestation. Le retrait de cette émote pourrait-elle être une mesure temporaire jusqu’à ce que le PnJ soit retiré de Hurlevent ?